Etape 9

GR20

Nord

 

Heures/durées

Heure Lever:

Heure départ:

Heure Arrivée

durée totale:

durée marche

5h30

6h31

12h14

5h43

4h37

 

 

 

 

 

 

Dénivelées

 Montées :

 Descentes :

 

 

 

 

740

-1205

 

 

 

C'est le dernier jour aujourd'hui, pas de contraintes à l'arrivée si ce n'est le train dans l'après midi (nous espérons revenir vers l'île rousse mais on peut aussi passer la nuit à Vizzavona) ; donc grasse matinée jusqu'à 5h30…pour une fois!

Nous sommes maintenant bien rodés et la préparation ne demandera qu'une heure ; et il n'y a pas trop d'attente aux réchauds à cette heure matinale.

Quand nous partons, des groupes de randonneurs sont déjà en marche, en colonne sur le chemin. Nous ne sommes pas les premiers mais une bonne partie des tentes sont encore en place.

 Comme chaque matin en quittant l'aire de bivouac j'enclenche le chrono de ma montre altimètre qui mesure les dénivelées et la durée total de la marche ainsi que le chrono du cardio-fréquencemètre que j'essaye d'arrêter dès que l'on fait une pause prolongée (avec Philippe c'est rare !), de cette façon sont mesurées la durée effective de marche et la durée totale (avec les arrêts), données qui nous servent à faire le point au retour.

 La remontée vers la crête quittée la veille est assez raide et la montée continue ensuite sur le pinacle à un rythme qui restera constant jusqu'au col. Je suis un peu fatigué, Philippe est toujours très réveillé le matin et prend déjà quelques distances sur le reste de la colonne.

 Le sentier,  est probablement un chemin de muletier et nous grimpons en quasi-colonne avec plusieurs groupes. Parfois c'est la course, j'en sens un qui me talonne, j'accélère pour le principe, l'oeil rivé sur mon cardio-fréquencemètre et j'essaye de maintenir le rythme que j'ai habituellement en footing, que je sais pouvoir tenir longtemps…compétition gratuite !

 Enfin nous arrivons au col, c'était la dernière montée du GR pour nous et la nostalgie commence à pointer son nez. Après avoir bien transpiré, la pause est bien méritée.

Le club des 5 partis avant nous, comme presque tous les matins, est là. On fait des photos de groupe dans une bonne ambiance. Puis ils repartent. Nous restons quelques temps à savourer nos derniers instants sur le GR20. Les montagnes sont magnifiques tout autour.

 Nous discutons avec le couple de savoyards qui veut prendre une variante par le Monte d'Oro (le topo dit qu'elle n'est pas balisée mais en fait elle l'est). D'ici cela paraît assez raide. Il faut faire un peu d'escalade je crois. Pour nous, il n'en est pas question car nous voulons arriver à l'heure pour le train, et puis nous en avons finalement bien profité!

 Nous nous lançons dans la descente, Philippe toujours en tête, que j'arrive à suivre plus ou moins bien car j'essaye en même temps de prendre des photos.

Cette descente est un peu pénible avec au menu des pierres ,des passages sur des dalles puis des rochers. Les genoux souffrent sur cette longue descente .

Philippe file toujours devant et nous arrivons à une passerelle surplombant un torrent et des vasques (encore!) qui sont partiellement à l'ombre à cette heure mais pour peu de temps. Des randonneurs se sont arrêtés mais il beaucoup trop tôt pour nous et nous préférons continuer jusqu'à la cascade des anglais.

 En fait, après la passerelle, il y a beaucoup d'endroits pour se baigner. Après avoir cherché une vasque dans une région indiquée sur la carte, le GR se rapproche du torrent où de belles vasques apparaissent à un endroit où le torrent a creusé de véritables gorges. Nous décidons de nous arrêter, Philippe n'est pas très chaud mais j'insiste et me lance dans la descente très abrupte, après le cirque de la solitude nous ne craignons plus rien!  Inexacte…car le sac à dos me gêne dans mes mouvements et à peine engagé, je dois remonter non sans difficultés d'ailleurs… Dans la vasque d'à côté, le club des 5  a pris possession des lieux. C'est une superbe vasque profonde et bleutée, un véritable bassin creusé dans la gorge ; Alex nage au beau milieu, et tout concorde à la bonne humeur générale.

Nicodème nous invite à les rejoindre et  je craque assez facilement, me délestant de mon sac à dos et attaquant la descente.

Ce n'est pas sans danger mais ça passe. Je plonge dans l'eau qui est froide comme à chaque fois.

Le lieu se prête vraiment à la nage et non au barbotage comme jusqu'à présent. Nicodème plonge de plus en plus haut en criant, Philippe prend des photos, Clotilde descend également se baigner. Celaa fait un peu colonie mais le souvenir restera dans nos cœurs comme un grand moment de joie de et sympathie.

 Après la baignade je remonte rejoindre  Philippe et nous repartons rapidement  récupérer notre train.

 C'était en fait le dernier endroit tranquille et aussi beau pour se baigner. Toutes les vasques, plus basses,  vers le lieu dit "cascade des anglais " - que l'on a jamais réellement trouvé - sont moins belles et envahies par les promeneurs venant de Vizzavona. Il y a même une buvette pour touristes que l'on s'efforcera de ne même pas regarder en passant la passerelle.

Cette fin de parcours se fait avec notre couple de savoyards jusqu'à Vizzavona. Nous descendons à un bon rythme un peu pressé d'arriver quand même.

Sur le trajet on croise beaucoup de promeneurs, des familles qui cherchent la dite cascade des anglais que personne ne trouve d'ailleurs!

C'est la forêt de Fontainebleau le dimanche, et la rivière ressemble à l'Aquaboulevard ! Ce n'est déjà plus le GR20!… Après la passerelle le GR passe par une route forestière et c'est un autre monde, une espèce d'autoroute où l'on croise des promeneurs anonymes avec des petits sacs… où est donc passé le GR20 qui nous a tant fait aimer la rando ?

 Nous filons maintenant en groupe sur cette autoroute forestière, puis… le bruit d'une voiture…les odeurs d'essence…la route goudronnée apparaît. Nous le ressentons comme une véritable agression après 9 jours sans voiture, ni le bruit ni les odeurs!

La vue des maisons le long de la route est non moins dérangeante. Nous quittons clairement un monde à part, tranquille que nous avions fait notre…

Ici c'est au piéton de s'écarter pour laisser passer les voitures. Il y a du vacarme et tous le monde trouve cela normal….Il faudra deux bonnes heures pour se réveiller et retrouver nos repères et nos valeurs de citadin!

Il faudra beaucoup plus de temps pour accepter que ce que l'on vient de vivre ne fasse plus partie que de nos souvenirs, et d'accepter que ce morceau de vie ,par nature éphémère , et ne se répètera jamais. Tout cela peut sembler banal mais comme il est cruel de voir se terminer un moment de bonheur !

 Arrivés à la gare après quelques virages nous nous installons à la terrasse du restaurant de la gare. Nous commandons deux bières corses et les menus pour déjeuner. Les sacs à dos sont alignés par terre à l'extérieure, cela ressemble un peu à une garnison en campagne.

Le club des 5 débarque et nous nous groupons autour de la table: menus à 75FF pour tout le monde (salade +charcuterie mixe, Côte de porc frites, gâteau corse fromage+citron  très bon).

Nous passons un moment agréable à évoquer le GR mais aussi à parler de ce que chacun fait. Ils sont tous nés en 80, ce qui est un moment de déprime pour nous…Puis tout le monde se sépare. Alex et Seb retrouve une tante qui vient les chercher, Nico, Clotilde et Hadrien attendent le train d'Ajaccio et nous prenons le train de 15h50 vers l'île rousse et Calvi. Tout est complet à l'île rousse mais on tente quand même le coup, ce sera le camping sans doute. 

Puis devant nos yeux défilent d'autres randonneurs venant nous saluer spontanément tour à tour, puis s’évanouissent : Les deux gars arrivés la veille, l'un nous aborde pour savoir si nous continuons… puis à l'attente du train c'est un du groupe des centraliens portant un T-shirt Altran  qui nous pose la même question. Eux s'arrêtent à Corte pour la journée et reprendrons le surlendemain le GR20 sud….Toutes ces marques d'intérêts nous touchent beaucoup et finalement c'est plein de regrets que nous prenons ce train vers de nouvelles aventures…citadines cette fois.

 Après le tortillard pittoresque qui nous conduira à l'île Rousse où nous attendent nos amis Philippe et Jean marc, nous coucherons dans des hôtels de charme avec piscine ("la bergerie" à l'île Rousse), nous dînerons dans une salle à manger rétro d'un vieil hôtel un peu défraîchi (les roches rouges de Piana) nous plongeant dans un univers très proustien.

 La rando est terminée, à nous la ville et ses plaisirs,  c'est bon aussi après tout ! 

 

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