Etape 8

GR20

Nord

 

Heures/durées

Heure Lever:

Heure départ:

Heure Arrivée

durée totale:

durée marche

 

5h

6h11

9h33

3h22

3h20

 

 

 

 

 

 

Dénivelées

 Montées :

 Descentes :

 

 

 

 

400

-815

 

 

 

Lever matinal encore ce matin, nous démarrons sur les chapeaux de roues et nous prenons le sentier un peu en contrebas sur la droite peu après l'aube. La fourrure polaire est bien utile ce matin car le vent est vif et frais à cette heure. 

 Nous attaquons la crête tout de suite et le terrain rocheux n'est pas aussi facile que nous le pensions. Dur pour les jambes dès le matin sans échauffement. de petite escalade nécessitent de mettre les mains à certains passages et nous ralentissent un peu. Nous suivons cette fois des marques jaunes à la place du traditionnel rouge et blanc du GR, mais l'itinéraire est bien balisé et c’est plutôt amusant  de changer un peu de l’ordinaire…

 Ensuite la crête se calme et il y aura peu de variation de dénivelée jusqu'à la fin. Le sentier devient aussi plus visible et il apparaît mieux tracé qu’au début.

Nous franchissons un petit sommet à 2021 mètres tout en en rondeur puis à deux reprises ,toujours sur la crête il nous faudra déscalader pour atteindre un col et re-escalader de l'autre côté (sans difficulté).

Tout au long de notre périple nous ne rencontrerons personne, à un moment en me retournant j'aperçois 3 randonneurs aux jumelles loin derrière et c'est tout.

 En tous cas, nous avons bien fait de prendre cette variante et surtout à cette heure, car elle est assez amusante et les vues sur les montagnes teintées de différents gris au lever du soleil sont admirables.

 Le GR redescend ensuite sur une large pente facile, genre montagne à vaches, en direction d'un vallon, de l'autre côté on aperçoit dans le creux d'un beau petit cirque, le refuge de l'Onda.

Nous trouverons quand même le moyen de nous tromper et de quitter le GR pendant un petit moment…c’est que la perspective est trompeuse comme toujours en montagne et il faudra encore passer une épaule que nous n'avions pas vue avant d'arriver bien au-dessus du refuge. Celui-ci est en fait composé de deux bâtiments ; le refuge est en hauteur pas loin de là où nous nous trouvons et le bâtiment que l'on aperçoit en bas est la maison du gardien où il est possible de se ravitailler.

Près de cette maison un grand espace clôturé (pour se prémunir des cochons sauvages qui pullulent dans la région) délimite le lieu du bivouac.

Il est 9h30 et il n'y a encore personne ! Nous sommes les premiers car la plupart des gens ont pris l'itinéraire principal, un peu plus long et ne sont pas encore arrivés.

En fait l'étape n'a pas été fatigante et, étant donnée l'heure encore matinale, il serait tout à fait possible d'enchaîner la dernière étape jusqu'à Vizzavona. Mais on sait déjà que l'on n'a plus assez de temps pour attaquer le GR sud et la perspective du retour vers la civilisation nous angoisse plutôt. Ce sera la fin du voyage, la fin d'une petite aventure et le retour vers la foule qui peuple le bord de mer à cette époque. Alors plutôt faire durer le plaisir! 

La gardienne s'affaire près de deux lavabos placés contre un mûr. Difficile de se décider sur l'emplacement du bivouac car d'ombre point… La gardienne nous dit que les aulnes sont pleins de punaises!.. Et le soleil ne disparaît que vers 18h !

 Après examen du sol nous plaçons la tente dans un coin près du seul arbre de l'enclos. Le sol n'est réellement plat nulle part mais là ça va très bien. Puis je profite de l'absence des autres randonneurs pour me raser tranquillement à l'aide d'un petit miroir posé sur le robinet, il n'aura servi qu'à cette étape !

 Philippe discute un peu avec un autre randonneur solitaire qui vient d'arriver et qui est assez négatif sur tout …La gardienne nous indique un endroit de baignade en montant un peu vers le cirque le long du torrent qui passe non loin mais nous avions décider de faire route vers la bergerie de Tolla. Le gardien essaie lui aussi de nous retenir aimablement en nous disant qu'il vend lui aussi de la charcuterie donc inutile de descendre mais nous restons décidés….

 Prenant le GR20 à rebrousse poil, nous traversons des bois et forêts avec de belles fougères en sous bois. 5 minutes après notre départ du refuge, nous croisons les premiers  randonneurs qui sont devenus nos compagnons de route depuis le départ, certains étonnés de nous voir redescendre sans nos sacs (juste nos gourdes et le dessus de mon sac à dos amovible: muni de 2 sangles, il peut me servir de petit sac) nous demandent le temps restant avant d'atteindre le refuge où nous les rassurons et discutons un peu puis continuons …

Le GR20 descend bien puis se transforme en route forestière où des 4X4 sont garés. C'est de là que des mulets prennent le chargement pour ravitailler le refuge. Après le GR aboutit à une passerelle sur le torrent d'où apparaissent des vasques d'eau bleutée déjà adoptées par quelques randonneurs. Nous poursuivons en remontant entre des arbustes jusqu'à la bergerie de Tolla.

 Elle ne paye pas de mine, bien qu'elle soit authentique. Passé la porte grillagée, la cour de la ferme abrite des animaux de basse-cour dont des oies et un coq. Elle comporte deux bâtiments où l'un sert de remise pour le ravitaillement et où l’autre abrite la cuisine.

Sur un des côtés de la cour une longue table abritée du soleil, accueille les randonneurs affamés. Un groupe que nous connaissons bien (l'un d'entre eux assez rigolo travaille à la SNCF, deux autres sont de chalon/sâone) est installé et le déjeuner sera très sympa. Nous commandons Deux omelettes au Brochiu et menthe… délicieuses …trois arriverons! Tant pis on mange la dernière aussi !… Nous terminons par un brochiu à l'eau de vie comme dessert. Nous sommes repus !

 La tenancière des lieux semble un peu débordée avec tout ce monde mais contrôle bien la situation. De temps en temps elle fait un appel général à ceux qui veulent du ravitaillement et les intéressés la suivent dans la remise en tout bien tout honneur.

 Au total l'arrêt aura coûté cher (270FF de charcuterie en tout genre:Coppa, saucisse de foie, saucisson de porc, part de tome corse, pain + les deux repas ) 

Nous repartons toujours à rebrousse poil, les vasques étant,  paraît il, à 30 minutes. La dénivelée n'est pas importante et j’essaye de faire le point à l'aide de l'altimètre et de la carte IGN où des vasques sont clairement indiquées. Le GR traverse une belle forêt puis monte un peu jusqu'aux vasques non loin d'une petite cascade et d'une seconde passerelle en bois.

 Différentes vasques se déversent les une dans les autres au milieu de larges dalles ce qui forme une vraie plage! Il y a beaucoup de monde cependant : des promeneurs, familles et un groupe de jeunes ados, adeptes de canyonning, que l'on avait vu passer près de la bergerie derrière leur moniteur.

L'endroit est donc sympa bien qu’il y ait un peu trop de monde à notre goût, nous trouverons un peu au dessusune dalle inoccupée et une vasque profonde de quoi barboter 5 minutes.

 Puis les ombres s'étendent rapidement et le froid commence à se faire sentir. Nous décidons alors de repartir vers 16h, car étant loin du refuge, il nous faudra bien 1h30/2H pour rentrer par le même chemin et cette fois cion monte !

 Arrivés au refuge, quel contraste avec le matin ! Tout le monde est là et une myriade de tentes multicolores est apparue dans l'enclos avec le cirque entoile de fond…ces randonneurs sont tous de vieilles connaissances maintenant.

 Philippe peste : trop de monde aux douches!. Moi je vais m'en tenir aubain dans les vasques…

 Pas de nouvelles encore du club des 5, On ne les aura pas vu de toute la journée. Peut être ont ils continué et doublé l'étape…improbable cependant. Telle est la loi du GR20, on rencontre des gens sympas avec lesquels on partage quelque chose puis on ne se revoit pas, on rencontre de nouveau d'autres gens de façon éphémère mais sincère et puis plus rien…Après tout on n'a plus de nouvelles des deux gars d'Auxerre perdu de vue depuis la deuxième étape…alors….on cherche un peu cependant, Philippe reconnaît leur tentes. En fait 'ils sont partis par les crêtes comme nous mais beaucoup plus tard ("cool aujourd'hui") puis n'ont pas eu envie de redescendre dans la vallée. Nous les voyons revenir tardivement vers leurs tentes. Nous choisissons de ne pas les importuner quoique Philippe échange quand même quelques mots. 

Pour économiser le gaz ,on se servira des réchauds communautaires ce soir …Je vais faire chauffer l'eau pendant que Philippe prépare les lyophilisés (aujourd'hui soupe et pâtes super !).

Des mulets arrivent avec le ravitaillement. Aussitôt déchargés, une file d'attente va se former, en quête de pain probablement. Puis un peu plus tard ce sont des chevaux qui approchent des bivouacs, que le gardien efficace repousse en criant avec fermeté.  

Puis le jour tombe sur le cirque et c'est la course aux tentes pour mettre pantalons et polaires ,la température chutant brutalement.

 Un des gardiens, un bon corse du pays, commence à passer de tente en tente pour nous taxer de 20fr par personne comme dans tous les bivouacs. Philippe, toujours très honnête me pousse à aller à sa rencontre pour m'acquitter du prix du bivouac. Je traîne un peu et décide de rester au chaud dans la tente en me disant qu'il n'a qu'à venir ! Puis un sursaut de bonne conscience me fait rouvrir la tente et appeler le gardien quand j'entends sa voix. Nous nous endormons rapidement avec des images plein la tête…. La nuit sera agitée par le souffle duvent fort et nous dormirons en pointillés cette nuit là.

 

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