C'est parti pour l'aventure, plus de chichi dans les baskets! Debout les gars réveillez-vous il va falloir en mettre en coup...

Première galère : on s’est réveillé pourtant très tôt mais je casse mon seul rasoir jetable avant même de pouvoir l’utiliser. je m’en sors tant bien que mal, Il n’est que 5h45 et nous avons déjà l’impression d’être en retard !Nous voyons déjà défiler les premiers groupes de randonneurs par la fenêtre : il est temps de partir.

 ien entendu aucun des deux bars n’est ouvert à l’heure : le premier est complètement fermé et dans le second nous ne trouvons qu’une femme de ménage plus matinale que le patron, nous indiquant qu’il n’y a pas de service pour le moment : Sans commentaire !

Nous trouvons finalement un bar très typique, dans une petite rue montant sur la droite, d’ailleurs en direction du GR 20. Il est déjà 6h15, on prend notre petit déjeuner à toute vitesse  et c’est le départ enfin ! On essayera de faire mieux les autres jours.

 Pendant une bonne partie de la première montée j’essaierai vainement de terminer les gâteaux donnés avec bienveillance par le patron du bar. Ces premiers contacts avec les Corses depuis la veille ont été particulièrement sympathiques, c’est dingue les préjugés des continentaux !…

 A la sortie du village, le GR commence par une montée qui débute par un chemin muletier pas très raide et traversé de passages boisés. Un couple de randonneurs nous suit mais nous les semons rapidement,  Philippe est déjà en tête et grimpe fort ; le couple finit par s’arrêter pour souffler, pas nous !…et la cadence changera peu jusqu’à Vizzavona !

   Cette première longue étape, la plus dure de toutes,  nous fait passer par 3 cols successifs:

 En haut du 1^er col nous admirons un dernière fois la vue de Calvi et de la mer au fond… Le GR descend ensuite un peu avant de remonter, douce sensation des jambes frôlant le maquis par endroit… ( le pantalon est conseillé pour la douceur et pour éviter les coûts de soleil sur les mollets.) 

Le 2^e col est particulièrement long et éprouvant. Ceux qui étaient partis dans les premiers groupes soufflent un peu. On dirait des nids de chamois plantés dans la montagne. C’est à ce col et au cours de la montée du troisième col  qui commence par un passage boisé, que nous rencontrons les premiers groupes avec lesquels nous sympathiserons , nous nous suivrons pour certains jusqu’à Vizzavona.

 Ces deux montées déjà bien éprouvantes n’étaient qu’un aperçu de nos souffrances ! Car la montée du  3^e col comporte de l’escalade par vraiment difficile mais demandant un peu de précaution, surtout avec 15/20 kilos sur les épaules. D’ailleurs un câble est placé par endroit pour s’assurer «ce qui donne un avant goût du cirque de la solitude » comme le précise très justement un guide.

Nous doublons un groupe de 5 jeunes dont une fille qui mous semblent être tous les 5 habiles dans la grimpette et qui nous suivent de très près au cours de l’escalade: nous pensons à tort que ce sont des habitués de la montagne en fait ils sont  scouts et pas du tout savoyards !

Nous rencontrons aussi deux jeunes gars (nous allions apprendre plus tard que ces solides gaillards sont d’Auxerre : l’un professeur de sport et l’autre ingénieur) assoiffés  parce qu’ils n’avaient emporté qu’une gourde chacun…pas biiien ! On leur propose de leur vendre de l’eau et apprécient notre plaisanterie un peu lourde il est vrai ! Bref on continu car le temps passe et il faut arriver assez tôt pour choisir un bon emplacement pour dormir.

 Hourra ! A la fin du troisième col le refuge est enfin en vue… et ,stupeur,  nous avons quand même grimpé vite et pratiquement sans nous arrêter sauf très peu de temps en haut du 1^er et 2^ème col, j’aperçois avec mes jumelles une dizaine de personnes déjà parvenues au refuge… Mais ce n’est pas fini et nous longeons la crête en direction du refuge que nous atteindrons après encore une heure de marche.

Cette approche n’en finit pas, nous commençons à ressentir la fatigue et nous aurions bien profité d’un demi-litre d’eau en plus (nous avions déjà emporté 3 litres par personne) !

 A l’arrivée, brève visite de l’intérieur du  refuge qui n’est pas trop mal, cependant nous décidons finalement de planter la tente, on ne l’aura pas portée pour rien ! et puis c’est plus sympa, surtout qu’il est encore tôt et que nous avons le choix des emplacements.

Vingt minutes après  nous choisissons un endroit plat un peu en contre bas du refuge avec une belle vue ; il y a également d’autres endroits ombragés en direction de la source suggérés par le gardien mais c’est trop près des lieux de commodité et du bruit. Enfin le site,bienque dénué d’ombre est tout de même agréable et la vue calme et reposante nous soulage de nos efforts.

 Beaucoup de monde arrivera ensuite et il y aura un peu de queue pour savonner le linge et à l’unique douche froide mais très supportable.

Passé le montage de la tente et la tambouille : quartiers libres !. Nous avions prévu de la lecture. Mais en plein midi le peu d’ombre sur le terre-plein du refuge ne nous permet pas de nous installer pour lire ,le site étant orienté plein sud… bref, nous nous rabattons finalement sur l’intérieur du refuge et là petites mondanités randonneuses obligent ,nous discutons avec quelques randonneurs mais sans toutefois pouvoir lire !

 Quelques informations pratiques: il est possible de faire un peu de ravitaillement et des plats sont servis pour le dîner, un peu chers toutefois.

La source d’eau est bien à environ 200m du refuge comme indiqué dans le topo mais c’est plat et le parcours n’est pas très long contrairement à ce que certains randonneurs ont reporté.