Etape 2

GR20

Nord

 

Heures/durées

Heure Lever:

Heure départ:

Heure Arrivée

durée totale:

durée marche

 

4h30

6h07

11h20

5h13

4h47

 

 

 

 

 

 

Dénivelées

 Montées :

 Descentes :

 

 

 

 

730

-1010

 

 

 

Ne sachant pas combien il nous faudrait de temps pour plier la tente et nous préparer et tenant compte de l’expérience de la veille (où même en partant tôt et en ne se faisant jamais doubler, une dizaine de personnes était déjà arrivée au refuge, avant nous), nous décidons de nous lever vers 4h30. Il faut dire que beaucoup de monde est arrivé la veille au cours de la journée et que le campement est maintenant bien occupé. Nous partirons à 6h07 très exactement, juste un peu après les premiers rayons de l’aurore.

Après avoir tout rangé à la lampe frontale qui s’est révélée très utile voire indispensable dans cetexercice périlleux, nous prenons notre petit déjeuner (ration de muesli +lait en poudre + nescafé à part) sur une table aménagée près du refuge et assistons à notre premier lever de soleil sur la montagne Corse ! L’aurore arrive vite dans des nuances de bleu foncé, d’or et d’orange vieillie… et la vitesse à laquelle le soleil se lève est très surprenante pour des citadins couche tard (et donc pas très matinaux) comme nous habituellement !

Déjà des randonneurs sont en piste et partis. Avec la montée du jour rapide qui nous presse, il est temps  d’y aller ! Les gourdes remplies et les poubelles jetées juste à côté… nous voilà à nouveau sur le GR !

Nous repassons devant la source qui se trouve sur le chemin, puis la montée assez rude commence à travers bois. Plutôt en forme, je ne sens pas le poids de mon sac mais la mise en route de la machine est difficile si tôt le matin et les premiers pas me sont pénibles, ce qui n’est visiblement pas le cas de Philippe qui est déjà partis en tête avec 10 mètres d’avance ; vingt minutes plus tard, pour les jambes il n’y parait plus rien et le rythme est bien cadencé.

Nous traversons un cours d’eau où nous avons un moment d’hésitation sur la direction à prendre puis la montée continue régulière et pas trop pénible cette fois. Cette côte qui va vers le premier petit col d’aujourd’hui, comporte un pierrier assez facile et ombragé à cette heure de la journée. On croise pour la première fois un couple de savoyards qui à la différence de nous ont choisi de faire le GR20 en chaussures légères pour plus de confort (genre tennis améliorées avec renfort et tout et tout ) ; visiblement c’est très faisable mais il faut savoir poser le pied et ces deux là sont des pros et savent prendre le risque mais avouent qu’ils se tordent un peu la cheville de temps en temps …. Pour nous les Meindls sont juste ce qu’il fallait.

A mi-pente un groupe est arrêté, dont nos deux assoiffés de la veille très sympathiques partis encore plus tôt que nous dans la nuit en se guidant à la frontale : mais après discussion il s’avère que le gain de temps n’est pas évident car il est difficile de se repérer et les marques du GR dans la nuit ne sont pas facile à trouver tout ça en  surveillant en même temps ses pas. Toutefois si l’on compte s’arrêter souvent mieux vaut partir très tôt…

L’endroit est agréable avec un petit vent rafraîchissant et d’ailleurs une source est indiquée non loin à quelques dizaines de  mètres en transversal du GR à gauche. Une aubaine pour ceux qui n’ont pris qu’une gourde, comme nos ex-assoiffés qui du coup vont bien mieux aujourd’hui.

En haut du col nous arrivons au bord d’un cirque fabuleux avec des montagnes magnifiques, la vue plongeante sur ce relief très déchiquetée dans des tons gris bleutés à cette heure est peut-être le plus beau panorama du GR20 qui rappellent les sommets des alpes avec la douceur des Pyrénées. Personnellement je la préfère au cirque de la solitude qui est pourtant le lieu culte du GR20.

Mais nous ne sommes pas encore au sommet, nous nous faisons rattraper par le club des cinq (sans le chien !) que nous avions croisé la veille... Ils ne s’arrêtent même pas et continuent leur progression sans doute ne veulent-ils pas perdre leur souffle. Philippe, toujours en tête, suit, galope et s’envole derrière eux.je suis déjà en retard juste le temps de prendre quelques photos et d’échanger quelques mots avec un jeune gars faisant une pause au sujet de mon appareil photo Minox très petit et performant qu’il semblait connaître mais n’est certes pas récent me fait-il remarquer…  

Je rejoins Philippe en compagnie du « club des cinq ». Nous faisons une pose biscuit /abricot sec sur des rochers en face du beau paysage de crêtes en enfilades et échangeons nos premiers mots d’appréciation. Nous les laissons sur le sommet pour une pause déjeuner et repartons de plus bel ; Philippe toujours en tête.

Là commence un chemin de crête montant et descendant alternativement avec de petites escalades entre deux pinacles faciles. Parfois le chemin qui semble être creusé dans des blocs de rochers est très étroit. Cette partie de l’itinéraire est finalement ludique et  très agréable.

 Puis après avoir franchi une brèche nous passons sur l’autre versant et de là commence une grande descente dans un pierrier, quand même un peu longue et éprouvante pour les genoux et les pieds.  Comme la veille on aperçoit le refuge qui n’en finit plus d’approcher voire de reculer etde disparaître…en plein soleil même si ce n’est pas l’heure la plus chaude ça devient vraiment éprouvant.

 Nous sommes tout seul dans cette descente à part un super marcheur, genre gros boeuf , qui me talonne exprès  du style appel de phare sur l’autoroute et que je laisse finalement passer tenant à mes genoux plus qu’à la première place ! Et pas du tout à sa compagnie… on ne le reverra plus par la suite, soit qu’il n’ait plus de genoux soit qu’il ait doublé l’étape, chose assez improbable mais sait-on jamais.

 Le refuge est placé dans le creux d’une vallée boisée où coule un torrent. Le cadre est vraiment très agréable , le paradis sans les pommes ! En arrivant au refuge, des tentes sont déjà installées mais le refuge est quasi vide, il a l’air pas mal mais nous préférons une nouvelle fois bivouaquer. Il faut rentabiliser la tente et les nuits temps sont douces.

Nous trouvons un endroit dans une partie boisée calme et à l’ombre en étant suffisamment à l’écart du passage pour plus de calme.

Nous trouvons un emplacement plat avec peu de cailloux pour planter les piquets. C’est plus facile et moins douloureux, pas encore le quatre étoiles mais on dormira bien.

Nous trouvons un emplacement assez idéal avec même un coin repas improvisé sur des pierres plates (superposées faisant office de tablette et bancs) par un de nos prédécesseurs sans doute. Il y a quand même quelques pierres mal placées (c’est lamontagne ! ) maison se débrouille…. Je m’occupe de laver le linge rapidement pour éviter la cohue qui ne manquera pas d’arriver. Près de l’unique  robinet d’eau potable à 10 mètres au-dessus du refuge ; on y lave tout, la vaisselle, le linge, les dents…un genre de bassine en plastique posée dur le sol non loin de là nous sera bien utile et pour de multiple-usages. « Il n’est pas facile de laver le linge avec un savon de Marseille et surtout de le rincer correctement mais on s’en sort quand même…et puis les vêtements hyper légers que j’ai acheté sèchent vite, bien vu !

 Après un déjeuner léger (nous testons les galettes de riz de Knorr avec trop d’eau –plutôt une bouillie de Knorr donc - mais c’est bon) nous passons à la douche : impératif d’emmener un bouquin car l’attente peut être longue, presque une heure…

La douche aménagée entre des rochers largement espacés est en fait un simple tuyau  suspendu qui récupère l’eau de la rivière, âme frileuse prendre du courage car elle est vraiment glaciale. Dans un décor de caillebotis, ,par ailleurs très glissant, il faut quelques contorsions acrobatiques pour se doucher en entier sans glisser. C’est froid mais finalement comme la veille on s’y fait. On se demande pourquoi ils n’installent pas plusieurs douches aussi sommaires en batterie pour éviter les attentes ou au moins réparer celle qui existe…mais les voix du travail son impénétrable !

 Après cet exercice nous décidons de partir à la recherche de vasques indiquées dans le guide, où il est possible de se baigner en contrebas du refuge. Il faut marcher dix bonnes minutes, rejoindre et dépasser la fameuse passerelle de Spasimata pour trouver ces vasques. Quand nous arrivons nous croisons un groupe d’ados en colonie qui en reviennent et nous indiquent que les vasques sont maintenant à l’ombre ! Dommage pour la baignade mais la balade était tout de même agréable…

Nous testons pour la première fois la passerelle suspendue au dessus du torrent (on peut aussi passer à gué par temps sec comme viennent de le faire les ados mais par temps humide cela est extrêmement dangereux). Elle n’est pas très longue, toute métallique et de fabrication très récente. On a donc une entière confiance, il ne faut pas avoir le vertige car arrivé en plein milieu on aperçoit le vide à travers les traverses métalliques et l’ensemble oscillant sous l’effet des pas force l’émotion ou tout au moins à s’interroger une fraction de seconde sur la solidité réelle du dispositif. C’est bon, on joue presque lesIndiana Jones !

 De retour au refuge nous nous installons sur la terrasse face à un beau paysage qui s’étend en contre bas du refuge dans un décors de bois et de vallées au loin. On peut commander des consommations sur place pour prendre du bon temps ; nous discutons de l’étape avec quelques randonneurs. C’est là que nous rencontrâmes  les deux « warriors » du GR dont l’un avait emporté 10 boîtes de lapins chasseur et avait un sac de 27 kg…les clowns du GR, un peu lourds mais sympas !

 

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