Le train-train des
matins calmes et des préparations minutées n'offre plus de difficultés
pour nous et nous commençons cette étape de bonne heure pleins
d'enthousiasme.
Cette étape commence par une traversée agréable dans les
arbres à altitude constante puis nous entamons une montée, le soleil
dans le dos, vers le col de
Foggiale: assez raide mais pas éprouvante.
Nous traversons
une belle source qui forme une petite mare et ruisselle sur le chemin.
Je trouve que c’est une belle occasion pour faire une pause mais
Philippe n’est pas du même avis toujours pressé, ce qui occasionne
une petite engueulade de routine… Soupirs et gueules quand je propose
de faire une pause photo et eau, voire
peut-être abricot…Là s’en est trop! Il n'y aura pas de pause….
Vers la fin de la
montée, des rochers apparaissent ce qui demande de mettre un peu les
mains; Mais rien de bien méchant jusqu’à l’arrivée au col. On
peut alors admirer la vue sur les crêtes et la vallée de Golo. Nous
nous posons alors la question de continuer sur le GR vers le refuge de
Ciottulu di i Mori ou de prendre une variante qui descend dans la vallée
du Golo. On ne sait pas bien où commence la variante et nous avons un
faible pour les crêtes. Nous décidons donc de rester sur le GR. La
vallée est large et depuis la crête la vue plongeante est trop belle.
Nous traversons le
site du refuge Ciottulu di i Mori où quelques randonneurs ont décidé
de bivouaquer puis nous redescendons vers la vallée
en aval de la bergerie de Tulla en ruine, le GR longe alors le
Golo dans une vallée vraiment magnifique parsemée de rochers et
d'arbres.
A un certain moment le
GR se rapproche franchement du torrent et une première vasque apparaît
où deux randonneurs se baignent ; Ils nous encouragent à essayer, il
ne m'en faut pas d'avantage et je craque une nouvelle fois tant pis pour
Philippe.
L’eau est très froide
mais on rentre quand même sans trop de problème. Philippe m’attend,
à cause de blessures aux pieds il doit renoncer à la baignade. Les
deux types sont un peu lourds aussi nous ne nous éternisons pas. Un peu
plus loin nous retrouvons une vasque beaucoup plus belle alimentée par
une petite cascade avec quelques rochers autour. Là nous craquons tous
les deux et décidons de nous arrêter franchement pour un pique-nique
improvisé, je me baigne de nouveau (à poil cette fois ! voir
photo..) L’eau est bien froide mais c’est super de jouerau
raton laveur !
Après cette halte
nous longeons pendant un moment le Golo parsemé en définitive de
nombreuses vasques toutes plus accueillantes les unes que les autres. La
palme en revient au club des 5 qui nous avait doublé lors de notre
pause casse croûte et que nous retrouvons sur probablement une des plus
belles : une vasque profonde avec des bords arrondis, un plongeoir
et un toboggan naturels, c’est l’extase pour eux, on vient leur dire
bonjour et saluer leur découverte puis nous reprenons le chemin qui
sera encore long.
A partir de ce
moment, des promeneurs candides et en famille avec petit sac ,commencent
à affluer, ils sont venus du col de Vergio pour la journée vers la
cascade d’e’ Radule. Cette cascade nous apparaît après un passage
où la vallée devient plus encaissé, le parcours est bien agréable
sans aucune difficulté et le paysage tranche vraiment avec celui des
hauteurs.
Beaucoup de monde
sur la cascade et les alentours. Des gens nous questionnent sur
l'endroit où se situent les vasques, "c’est encore
loin?"…"non, pas très…encore une heure !"… et
de voir leur mine se décomposer à vue d’œil,
nous jouons les vrais aventuriers et ça fait du bien !
Nous traversons
une bergerie authentique non loin de la cascade dans un virage avec une
fontaine au milieu. Une pause le temps déremplir nos gourdes, de faire
un brin de causette avec des promeneurs admiratifs de nos efforts et
c’est reparti ! Deux minutes après les promeneurs accourent avec
mes lunettes que je venais d’oublier… puis dans un virage, à
l’ombre, deux randonneurs que nous connaissons bien car c’était
le premier qui était monter sur un rocher au premier col après
Calenzana, de plus en plus barbu… Puis le chemin pénêtre dans une
forêt (Valdu Niellu) avec de grands arbres, de belles fougères et des
rochers. L’endroit ressemble beaucoup à la forêt de
Fontainebleau…Nous suivons un parcours fléché à travers la forêt
de bouleaux où les claires obscures rivalisent d'effets et où le
chemin monte légèrement. Nous suivons la progression avec l’altimètre
et l’arrivée dans un virage devant donner sur une route menant au
castel de Vergio se fait vraiment attendre.
En résumé bien
que ce ne soit pas une étape physique, elle est finalement longue et très
variée. On retiendra tout particulièrement les images de la vallée du
Golo, les crêtes, les magnifiques vasques, cette forêt et les
promeneurs touristes….
Nous atteignons
enfin la route après avoir semé deux randonneurs qui nous suivaient
pendant un moment. Un virage plus loin, nous arrivons à L’Hôtel
Castel di vergio où nous
avons réservé une chambre pour 260 FF par personne en ½ pension.
Je n’avais pas versé
d’arrhes et la réservation a quand même été maintenue. Nous
sautons sous la douche en arrivant histoire d'être présentable. L’hôtel
n’est pas mal. Qui plus est, il y a même du savon dans la salle de
bain, une vue sur un enclos avec un troupeau de vaches…et une belle
terrasse où nous allons savourer un bon sandwich (bon pain) et quelques
fruits…
L’hôtel vend également
du ravitaillement mais il n'y a pas beaucoup de choix. Je commence à
manquer de pellicules photos, j’en profite pour refaire le plein (pas
de Fuji mais tant pis).
Le campement en
face de l'hôtel n'a lui rien d'excitant: il se présente comme un bout
de terrain entouré de grillage (pour se prémunir des cochons sauvages,
nous croiserons d’ailleurs ici une truie pas si sauvage que ça!). Le
must de l’endroit est la machine à laver et le sèche linge. Enfin
des vêtements correctement lavés ! Autre commodité de l’endroit, il
est possible d’utiliser les téléphones portables, personne ne s'en
prive d’ailleurs !
Le soir, repas au restaurant de l’hôtel
comme prévu mais nous renonçons au petit déjeuner du matin que nous
trouvons trop cher et surtout servi trop tard à notre goût. En fait,
la ½ pension ne fait rien gagner par rapport aux même prestations
prises à la carte, nous décidons donc de ne pas prendre de petit déjeuner
(coûtant tout de même 40 francs) et de nous le préparer nous même
dans la chambre.