Etape 6

GR20

Nord

 

Heures/durées

Heure Lever:

Heure départ:

Heure Arrivée

durée totale:

durée marche

 

5h45

6h25

11h50

5h24

4h56

 

 

 

 

 

 

Dénivelées

 Montées :

 Descentes :

 

 

 

 

630

-455

 

 

 

 Après toutes ces montagnes et autres torrents, cette étape nous change radicalement, et sera l'étape la moins éprouvante du parcours, une sorte de jour de repos diront certains! Et d’ailleurs, nous nous lèverons  un peu plus tard aujourd'hui.

Comme à ASCO nous passons la nuit à l'hôtel et les sacs sont prêts depuis la veille. Après avoir mangé rapidement dans la chambre le reste de galette aux céréales et de pain, le café se prendra rapidement au comptoir de l'hôtel histoire de faire un peu vacances. Le vieux corse barman nous encourage à prendre un petit déjeuner complet, au cas où, mais nous résistons ferme ; Pas le temps, pas si complet que çaet beaucoup trop cher !

 Il fait déjà jour à 6h 30, d’un de ces beaux soleils qui accompagnent chaque matin entre le violet et l’orange. Bien entendu, comme chaque matin, plusieurs randonneurs sont déjà partis bien avant tout le monde mais nous pressentons déjà la fin du voyage et faisons durer le plaisir.

La route qui conduit au GR commence par un chemin sur la droite puis passe devant l'enclos où sont encore plantées une bonne partie des tentes endormies. Tout va bien, nous sommes quand même dans les premiers, c’est bon pour le choix de l’emplacement au prochain refuge…

 Comme la veille, nous commençons par traverser une forêt agréable à altitude constante puis c'est la montée avec une faible dénivelée vers un col (Boca San Pedru).

Le GR conduit ensuite vers un autre col en longeant des crêtes (Boca a reta) avant de redescendre sur le lac de Nino. La vue en contrebas du col est superbe et découvre le lac un peu comme une carte postale. Premier lac du parcours digne de ce nom entouré d'une large plaine où sont accumulées des vaches et où viennent se rafraîchir tous les animaux des alentours. D’ailleurs, c’est là que nous croiserons des mulets en liberté surveillée avec une corde attachée entre la patte avant et la patte arrière, çà évite de leur courir après !

 Nous descendons rapidement vers le lac par un chemin facile à faible pente ; Un groupe de randonneurs s'en est déjà approché et deux d'entre eux piquent une tête dans l’eau. Mais elle est un peu boueuse et bien que d'habitude fan des baignades, je rechigne un peu face au bain de boue…et puis la montée n'a vraiment pas été éprouvante et il est encore tôt.

 Le site est magnifique quoi qu’un peu déjà vu pour ceux qui ont l’habitude de marcher en montagne et le lac n’est pas très haut à cette époque de l’année.

Un troupeau de moutons, puis quelques vaches viennent à notre rencontre, mais nous quittons le GR un moment pour nous approcher du lac. Après l'avoir longé quelques minutes et pour ne pas déranger les baigneurs nous décidons de reprendre  le GR. 

 Sur la gauche du GR en quittant le lac qu'il sera difficile de prendre en photo à cause des reflets du soleil,  une prairie apparaît profondément entaillée de sillons faisant un réseau s'entrelaçant et délimitant des parcelles de terrain  de tailles égales, vraiment étonnant à voir après les cailloux et le terrain sec des ces derniers jours ! Je prends une photo en me régalant à l'avance du résultat, hélas sans savoir encore que cette image ne se fixera sur rien d'autre que dans ma mémoire….Les lois de la photographie sont parfois impénétrables !

 En longeant le Tavignano, nous regardons quelques beaux chevaux brouter paisiblement de l'autre côté de la rivière. Nous croisons un groupe important de randonneurs affalés face à la montagne et au loin on aperçoit une bergerie.  C’est après un autre petit col que le GR descend vers la rivière où apparaissent les premières vasques de la journée. Je propose à Philippe une courte pause baignade et bronzette au soleil tant l'endroit est tranquille et l'eau limpide, d’ailleurs si tranquille que d'autres randonneurs passent non loin de là sans que personne ne s'arrête.

L'endroit et quand un peu gâché par la présence d’une bouteille en plastique oubliée, gisant entre deux flaques …Philippe propose de la ramasser, ce que nous faisons pour la ramener au refuge et la jeter au bon endroit ; notre bonne action du jour pour le parc !

 Le GR traverse ensuite de beaux arbres en s'éloignant sensiblement du torrent à altitude constante et nous mène vers la bergerie de Vaccaghja.

Là tout change et le paysage devient désertique mué en une steppe calme et seulement dérangée par le survol d'un hélicoptère de la gendarmerie…au loin se dresse une montagne où l'on aperçoit le refuge de Manganu et au dessus la direction de la brèche du Capitellu, l’étape de demain.

 Nous décidons de faire une pause à la bergerie et Philippe prend enfin le temps d’un repos et caresse une mule attachée à la barrière de la bergerie version traditionnelle en pierre qui semble perdue au milieu de nulle part… et où un écriteau indique la vente de fromage et de vin de pays. C’est parfait pour nous !

Nous abordons le berger, un vrai corse d'allure et aimable. 

-Et pour le fromage c’est combien ?

-il coûte 50 Francs nous dit-il et nous conduit dans une autre bâtisse dont l'entrée est particulièrement basse.

L'endroit est très sombre et frais, bien pour la bonne conservation des fromages qui sont remarquablement  rangés sur des étagères à hauteur d'homme et recouverts d'un genre de torchon d’une propreté douteuse mais sûrement parfait pour les fromages, de quoi provoquer une syncope au premier inspecteur de la commission européenne qui s'aventurerait à venir contrôler l'application des normes Européennes !

Nous lui demandons un fromage bien sec de façon à ce qu'il se conserve mieux dans le sac à dos, car le transport et la conservation du fromage corse est bien un problème majeur.

Il en tâte quelques uns sous les torchons, en sélectionne un qu'il casse, en trouve un deuxième qui peut faire l'affaire et finalement nous donne les deux pour le même prix !

Nous discutons un peu de notre rando,  de l'étape future qui pour lui est tout à fait faisable maintenant dans la foulée de celle-ci…bien qu'il fasse un peu chaud !

Enfin nous reprenons le GR pour monter jusqu'au refuge de Manganu qui n’est plus très loin. Juste avant d'arriver, il faut emprunter une passerelle qui enjambe un petit torrent avec une magnifique vasque d'eau pure luisant au soleil, je pense déjà aux possibilités de baignade de l'après midi….

Nous dépassons le refuge pour chercher immédiatement un endroit pour planter la tante la tente et comme toujours nous sommes dans les premiers et avons le choix. Des tentes vertes et marrons, toutes identiques déjà plantées à plusieurs endroits nous indiquent qu'elles pourraient servir à la colonie de vacance, ça va être bruyant. Mais en fait, nous nous trompons car il y en aura d’autre au refuge suivant, elles sont destinées à la location (exp : à Petra Piana pour 130 FF par personne, chaque tente étant pour 3 personnes).

 La difficulté est de trouver un endroit plat, plutôt à l'ombre et à l'écart du GR qui traverse le campement. Nous nous débrouillons assez bien et trouvons un emplacement caché par les aulnes, pas vraiment à l'ombre en ce milieu de journée mais placé tout près du torrent ce qui rend l'endroit très sympathique. La tente plantée nous descendons immédiatement au bord du torrent, ombragé lui, pour déjeuner près d'une vasque. Puis nous décidons d'aller prendre le café au refuge.

 L'entrée du  refuge débouche directement dans une vaste salle assez sombre; une grande table sur la gauche longe le mur, sur la droite une série de réchaud à gaz qui sont alignés jusqu'au mur d'en face. On distingue une autre pièce sur le côté opposé à l'entrée, ce sont les appartements privés du gardien. Une petite pièce comprenant des lits superposés et une table; le gardien est en train de manger quand nous le dérangeons pour demander notre café; il vend des sachets de nescafé, et il suffit de faire bouillir de l'eau. Il s'interrompt très aimablement pour nous servir; c'est un corse typique, genre corpulent et barbu à l'allure de Fidèle Castro. Il déjeune avec deux hommes en treillis que nous supposons être probablement les flics du GR ….

 Après la pause café nous décidons de trouver comme chaque jour un endroit sur le torrent pour la baignade et la lecture (Philippe préfère ne pas se baigner du tout ne voulant pas mouiller ses pieds blessés et pansés) et il s'installe sur un rocher à l'endroit où nous avions déjeunés. Je redescends un peu pour trouver une vasque plus profonde mais l'eau n'est finalement pas si propre car des bulles de savons stationnent sur les bords ; des gens doivent faire du lavage en amont.

Je remonte donc le plus haut possible mais d’autres randonneurs ont eu la même idée… je finis par trouver une vasque pas trop mal et propre où je suis seul. J'en profite pour me laver toujours sans savon pour le respect des eaux ! Puis après avoir séché quelques minutes, je redescends lire sur et retrouver Philippe.

Plus tard le club des 5 à la recherche aussi d’un endroit de baignade, s’installe près de nous. Alex et Seb se baignent, c’est le sport relaxation du GR. Puis Philippe sympathise un peu avec eux pendant que je reste plongé dans mon bouquin que je laisse finalement tomber quand ils offrent une tournée générale de Pastis tout en jouant au tarot.  Le soleil finit par décliner et de grandes ombres s'étalent progressivement sur le torrent et les rochers : c’est le moment d’aller préparer le dîner.

 N'ayant pas trouvé de gaz ni à Asco, ni au castel di vergio, nous utiliserons les réchauds du refuge. Evidemment c'est l'heure de pointe et certains feux ne fonctionnent pas. Quelques groupes monopolisent deux feux pour eux pour faire des pâtes ou des plats cuisinés non lyophilisés ce qui prend beaucoup de temps à cuire. Je peste mais on s'organise,  je fais chauffer l'eau et Philippe réserve la table en bois à l'extérieur et prépare les lyophilisés +soupes, c’est une équipe qui gagne !

Assis à côté du couple de savoyards très sympas, nous commandons une bouteille de vin du coin ( histoire de ne pas perdre le moral ) tout en comparant nos marques de lyophilisés. Ce sont de vrais pros de la randonnée.

Après le repas nous rejoignons le club des 5 (dont nous connaissons maintenant les noms: Alex, Hadrien, Nicodem, Seb et Clotilde ) un peu plus haut que notre bivouac. A cette heure, une nuée de bivouacs occupe tous l’espace derrière le refuge. Nous avons bien fait d'arriver tôt pour trouver un endroit un peu isolé. Nous partageons un peu de notre vin et du fromage de la bergerie avec eux  jusqu'au coucher du soleil. Le fromage est particulièrement bon et tout le monde se régale… Philippe se fait dépanner d’un  peu d’elasto pour ses pieds. Vraiment sympathique de se sentir soudé avec des gens que l’on ne connaissaitpas avant ! C’est ça l’esprit randonnée ! .

 

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